Signes d’appel en langage écrit

Certains enfants peuvent présenter des difficultés de développement de l’écrit, ce qui entraîne parfois des répercussions sur leur vie quotidienne et leur réussite scolaire. À partir de quand faut-il s’inquiéter ? Vers qui se tourner ?

Si vous observez certains des signes indiqués ici, vous pouvez alerter les parents afin qu’ils consultent un médecin.

  • L’élève a des difficultés persistantes en langage oral, il s’exprime moins bien que les autres élèves.
  • L’élève a des difficultés à détacher les syllabes d’un mot.
  • L’élève semble avoir du mal à se souvenir des mots qu’on lui dit sur le moment. Par exemple, il ne retient pas le nom du lieu où vous vous rendez alors que vous venez de lui dire. Ou lorsque vous lui donnez une consigne telle que « tu peux me ramener 4 crayons de couleur ? », il ne retient pas toute la consigne et revient avec un seul crayon.
  • L’élève semble ne pas ou mal comprendre le système d’écriture, il n’est pas capable de faire le lien entre une lettre et le son correspondant et inversement.
  • Par exemple, il ne parvient pas à comprendre que la lettre R s’appelle « ère » et qu’elle se prononce « rrrr ». Inversement, quand on lui dit le son « rrrr », il ne sait pas l’associer à la lettre R.
  • L’élève commet de nombreuses erreurs lors de la lecture de syllabes simples. Par exemple, vous lui présentez la suite de syllabes « la, mi, ro, pu ». Même après plusieurs présentations, il confond les sons et les lettres à lire (« la, vi, no, bu »), ou bien sa lecture est hachée car il échoue à lier les sons en lisant (« l-a, m-i, r-o, p-u »).
  • L’élève est bien plus lent que ses camarades et semble avoir des difficultés pour lire, écrire et faire les exercices de copie.
    • Sa lecture est laborieuse, saccadée. Il lui arrive fréquemment de confondre des sons (par exemple, il lit « polui » au lieu de « produit ») et de sauter des lettres.
    • En écrivant, l’élève fait des fautes d’orthographe sur des mots déjà travaillés et/ou fréquents (par exemple, il écrit « dé » au lieu de « des », ou « dan » au lieu de « dans »). Il lui arrive régulièrement de mal segmenter des mots qu’il utilise fréquemment (« lécole » au lieu de « l’école »).
    • Lors de la copie, l’élève réalise des erreurs (oublis, inversions, ajouts de lettres), et ce même lorsqu’il regarde plusieurs fois le modèle.
  • L’élève a des difficultés de compréhension de l’écrit, il ne comprend pas ce qu’il lit. Après avoir lu un paragraphe, l’élève est incapable de vous dire de quoi parle le paragraphe, et/ou où se déroule l’action, et/ou quels sont les personnages.
  • L’élève montre un désintérêt pour la lecture (voire un refus) et pour l’école en général.
  • L’élève conserve ses difficultés malgré une intervention pédagogique sur 3 ou 4 mois.
    On parle ici d’un programme personnalisé de réussite éducative (PPRE) mis en place par les enseignants.
  • L’élève est lent pour lire et présente des difficultés. Il présente également d’importantes difficultés en orthographe, même pour des mots fréquents. Son écriture est très phonétique : l’élève écrit les mots comme il les entend (exemple : « lonten » au lieu de « longtemps »). Il omet certaines lettres, notamment celles que l’on n’entend pas ou peu à l’oral (exemple : « médcin » au lieu de « médecin »), il inverse et confond les lettres. Il présente des difficultés à écrire des mots qui respectent des règles orthographiques précises (exemple : « pousete » au lieu de « poussette », ou « chirurguien » au lieu de « chirurgien »).
  • Les difficultés de lecture peuvent être compensées : après des années d’entraînement, l’élève réussit à lire de manière assez fluide et juste, ses difficultés passent inaperçues avec des mots fréquents. Cependant, lorsqu’il est confronté à un texte avec de nombreux mots nouveaux (par exemple, dans un texte scientifique), la lecture devient compliquée.
  • Vous constatez que les capacités de l’élève varient grandement en lecture et en écriture selon l’attention portée à l’exercice. Vous constatez que la lecture et l’écriture fatiguent l’élève.
  • L’élève présente des difficultés similaires pour apprendre une langue étrangère.

Des difficultés en langage écrit peuvent se surajouter à d’autres fragilités auxquelles il faut également veiller.

  • En langage oral : troubles du langage oral ou antécédents de troubles du langage oral, difficultés à manipuler les sons.
  • En neuropsychologie : difficultés de mémorisation, d’attention, de concentration, de repérage spatio-temporel, de gestion des ressources cognitives. L’élève se fatigue rapidement pour les activités mentales, et vous repérez un décalage entre le temps de travail déployé par l’élève et ses résultats (par exemple, les parents vous signalent qu’il passe plusieurs heures à faire une petite partie de ses devoirs).
  • L’élève a des difficultés en graphisme (son écriture est difficile à lire, il dessine mal) et dans les autres apprentissages, comme les mathématiques.
  • Dans le domaine psychoaffectif :
    • L’élève est souvent agité voire agressif, il attire souvent volontairement l’attention sur lui ou au contraire se met en retrait.
    • L’élève est sujet à de l’anxiété, de la dépression ou à de l’inhibition émotive ou comportementale.
    • L’élève a des problèmes de santé liés à son stress : maux de ventre, maux de tête, troubles du sommeil…

Références